Les trois co-fondatrices du projet « Mon corps ». De gauche à droite : Agnès Gatelet, thérapeute, intervenante en libération par la danse, Sonia Garcia-Pecheux, psychologue et Manon Firmignac, praticienne en shiatsu.
C’est au projet « Mon corps » en faveur des femmes victimes d’agressions sexuelles que la Mutualité Française Pays de la Loire a apporté son soutien par le biais de son challenge solidaire mutualiste.
En remettant le 14 février un don de 1 500 euros à « Danser sur vos murs » et « Soma », la Mutualité Française Pays de la Loire apporte sa petite pierre au programme « Mon corps », co-développé par les deux associations nantaises.
Ce don est le fruit du défi solidaire mutualiste en ligne lancé en décembre. Grâce aux 10 300 km parcourus par les participants pendant les deux semaines de défi, des points ont été accumulés que la Mutualité a converti en euros au profit d’associations locales du champ de la santé solidaire parmi lesquelles « Dans sur vos murs » et « Soma » pour leur projet « Mon corps » (1).
Absence de prise en charge et culpabilité
Avec le programme « Mon corps », les deux associations proposent un accompagnement unique pour pallier l’absence de prise en charge à laquelle font face les femmes ayant subi une agression sexuelle. A cette absence de prise en charge s’ajoutent une culpabilité inconsciente et un mutisme, en réaction à ce que peut leur renvoyer la société : « Elle n’avait qu’à s’habiller autrement… », « Elle l’a bien cherché », « On n’en meurt pas… ». Pour faire face, les femmes survivent en se créant une carapace façon « guerrière », faisant fi des inévitables traumatismes psychique, émotionnel et physique qui referont surface, parfois bien des années après les drames.
Soins thérapeutiques et libération par la danse
Ôter sa carapace, accepter le soin, se réapproprier son corps, panser les parties blessées de sa personnalité, ne plus survivre mais se reconstruire pour vivre libre et épanouie dans son corps de femme : pour répondre à tous ces objectifs, « Mon corps » mise sur la complémentarité entre soins thérapeutiques et création artistique. Le projet a été expérimenté en 2022 et compte sur un financement participatif pour pouvoir être déployé plus largement en 2023.
L’accompagnement thérapeutique de « Mon corps » est assuré par l’association « Soma ». Le parcours gratuit se déroule sur un mois avec une séance de shiatsu individuelle, un atelier d’intégration émotionnelle en groupe, un atelier collectif de libération par la danse et se termine par une séance individuelle avec une psychologue. Le parcours se poursuivra avec la mise à disposition en accès libre de vidéos, la toute première autour de l’automassage, suivie, en fonction des financements collectés, par une vidéo sur la méditation guidée par le mouvement et une troisième sur une intervention didactique et psychothérapeutique autour du trauma psychique.
La partie Création chorégraphique est mise en place par l’association « Danser sur vos murs ». Il s’agit de permettre à 40 femmes de se (ré)approprier l’espace public le temps d’une performance. Les participantes sont impliquées dans le processus de création collective de la chorégraphie pour donner place aux histoires invisibles et transcender leur propre histoire en s’appropriant l’espace public.
Favoriser l’inclusivité et le partage d’expériences
Pour favoriser l’accès au plus grand nombre de femmes, les deux associations souhaitent proposer des gardes d’enfants le temps des séances, s’ouvrir aux personnes en situation de handicap notamment déficientes auditives avec un accompagnement en LSF ou encore aux personnes non francophones ou en situation de transidentité.
« Mon corps », c’est aussi la volonté de donner de la visibilité à la cause des femmes victimes d’agressions sexuelles, avec notamment l’organisation de temps d’échanges publics, de conversations ouvertes et d’évènements culturels. C’est aussi l’ambition de décliner le projet dans d’autres villes de la région ou de l’Hexagone afin de partager les savoir-être, les savoir-faire et les retours d’expériences acquis par les deux associations. Une richesse à valoriser alors même que le sujet de la prise en charge des femmes victimes d’agressions sexuelles n’a jamais fait l’objet d’étude, ni de recherche jusqu’à présent.
1 : « Les amis d’Emilie » en Vendée et « Resto-Troc » à Angers sont les deux autres projets associatifs locaux à avoir reçu ce même don dans la cadre du challenge solidaire mutualiste.