Mutualité et syndicats débattent sur le reste à charge zéro

La Mutualité Française et des représentants des organisations syndicales CFDT, CGT et FO ont échangé leurs points de vue sur l’objectif présidentiel de reste à charge zéro sur l’optique, le dentaire et l’audio-prothèse, le 30 janvier 2018 à l’occasion d’une table-ronde.

« Au-delà du calendrier gouvernemental, qui met au programme du quinquennat un objectif de reste à charge zéro sur l’optique, le dentaire, et l’audioprothèse, je rappelle que la diminution du reste à charge est un combat de toujours pour la Mutualité », a assuré Albert Lautman, le 30 janvier 2018, à Paris, à l’occasion d’un débat avec des représentants d’organisations syndicales.

Ces échanges se sont déroulés alors que la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé le 23 janvier le début de la concertation sur le reste à charge zéro avec l’ensemble des acteurs concernés.

Dans le détail, le directeur général de la Mutualité Française, a notamment précisé que l’enjeu du reste à charge zéro n’était « pas qu’une question de remboursement, mais aussi de prix des équipements ». C’est pourquoi la Mutualité Française propose de « négocier un panier de soins nécessaires, de qualité et au juste prix, qui fixerait notamment des prix plafonds ». « Il est naturel que les complémentaires, qui sont les principaux financeurs en optique, dentaire et audioprothèse, aient une marge de manœuvre dans la négociation », estime-t-il, précisant que la Mutualité entend s’impliquer largement dans la conduite de la concertation. Elle a déjà livré, en décembre 2017, de premières pistes de réflexion sur le reste à charge zéro, rappelle-t-on.

Repenser le rôle des financeurs

« Les complémentaires ne peuvent pas être réduites au rang de payeurs », a poursuivi Philippe Pihet. Ces acteurs doivent évidemment avoir leur mot à dire, assure le secrétaire confédéral de FO, qui dit « partager les préconisations de la Mutualité Française » sur ce thème.

De son côté, Jean-François Naton, conseiller confédéral CGT, responsable du pôle Travail-Santé-Protection sociale, voit dans les négociations qui débutent, une occasion de « repenser le rôle et la place de la Sécurité sociale » et des complémentaires. Il s’agit de « savoir comment on fait ensemble et comment on pèse sur les coûts ». « Ce n’est pas au seul champ complémentaire, de porter cette problématique du reste à charge zéro », a-t-il ajouté, plaidant pour « une participation de la Sécurité sociale la plus haute possible ».

Au-delà des dépenses d’optique, de dentaire et d’audio-prothèse, qui pèsent lourd dans le budget des Français, d’autres postes mériteraient également l’attention des pouvoirs publics, a, pour sa part, fait valoir Sonia Buscarini, responsable de la protection sociale à la CFDT, en référence notamment aux restes à charge parfois élevés qui pèsent sur les patients hospitalisés.

ANNE BAUDENEAU

© Agence fédérale d’information mutualiste (Afim)

Nicolas Revel : le reste à charge zéro implique des plafonds de prix

Le directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a participé, le 29 janvier 2018, à un débat mutualiste sur l’accès aux soins. Pour Nicolas Revel, le chantier du reste à charge zéro permettra aux assurés de bénéficier de « soins nécessaires et de qualité » mais suppose de « réintroduire des plafonds de prix ».

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