Prévention des risques auditifs : deux cents jeunes tout ouïe

« Prenez soin de votre audition, si vous voulez profiter longtemps des plaisirs de l’écoute de la musique ». Un message de prévention que les jeunes de seconde du lycée André Malraux d’Allonnes semblaient bien disposés à écouter ce jeudi 13 juin. A l’occasion du dernier jour de classe et avec le soutien du Resaad 72, le lycée organisait sa journée annuelle de prévention consacrée cette année aux risques festifs (voir notre interview en bas d’article). Plusieurs ateliers thématiques étaient proposés dont un dédié aux risques auditifs pour lequel la Mutualité a été sollicitée.

Toute au long de la journée, par petits groupes, les jeunes se sont rendus à l’atelier Risques auditifs animé par Gaëlle Violet et Antoine-Laurent Gaillard, professionnels du service Prévention Promotion Santé de la Mutualité Française Pays de la Loire. L’organisation permettait que les lycéens aient suivi, juste avant, une animation sur la découverte de l’anatomie de l’oreille avec l’un de leurs professeurs.

C’est donc en auditeurs avertis qu’ils venaient participer à l’atelier « Risques auditifs ».  Au programme : 45 minutes pour aborder les sons, les décibels, les risques d’audition encourus à l’écoute des musiques amplifiées et les façons de s’en protéger. Avec au cœur des préoccupations des jeunes, l’écoute de la musique sur leurs baladeurs mp3 ou leurs téléphones portables.

Pour appréhender concrètement les risques encourus, certains ont pu se mettre en condition de baisse auditive en tentant de suivre une conversation alors qu’ils portaient des bouchons d’oreilles et un casque. A l’issue de l’expérience, les jeunes étaient unanimes : « on se sent seul », « j’essayais de suivre la conversation sur les lèvres mais c’était fatiguant », « je n’arrivais pas à tout suivre », « il faut drôlement se concentrer », « bizarrement j’entendais mieux la voix d’Antoine que celle de Gaëlle ».  Cette entrée en matière a permis de rappeler les fondamentaux de la propagation des sons et les moyens de protection pour éviter de subir une telle baisse auditive prématurément.

En posant leur mp3 ou téléphone portable sur une tête acoustique, les jeunes ont également pu individuellement se rendre compte du niveau sonore auquel ils écoutent la musique. Ils ont découvert la pression acoustique subie exprimée en décibels (dBA) et le temps d’exposition que leurs oreilles peuvent endurer sans dommage.

Un verdict réconfortant pour certains ou sans appel pour d’autres : « Tu es à un seuil de 84 décibels dBA, tu peux te permettre, dans l’absolu, un temps d’écoute à ce rythme pendant près de 10 heures par jour », « Tu atteints les 97 décibels dBA, ton temps d’exposition ne doit pas dépasser 30 minutes par jour », « La tête indique 100 décibels dBA, ton temps d’écoute se limite à 15 minutes, si tu maintiens un tel niveau sonore». Et attention : les temps d’écoute préconisés concernent la somme de toutes les expositions sonores subies au cours de la journée. Au temps de l’écoute sur mp3 peuvent ainsi venir s’ajouter l’écoute sur sa chaîne, une activité musicale, une activité de bricolage bruyante ou encore un concert…

Oreilles grandes ouvertes, les jeunes se voient rappeler que les gestes de prévention sont finalement simples : baisser de quelques décibels le niveau sonore de son mp3 (3 décibels dBA en moins permettent de diminuer par deux les nuisances sonores), ne pas s’endormir avec de la musique sur les oreilles, s’équiper de bouchons d’oreilles  en concert ou pour toute activité bruyante, s’éloigner des enceintes, se reposer après une écoute auditive soutenue, etc…

« Il faut que je le dise à ma copine, car je sais qu’elle écoute encore plus fort que moi la musique sur son mp3 » annonce une lycéenne en quittant l’atelier. Message assurément bien reçu !

Annie LEBRUN-LE GALL