Dans le cadre du programme « Bien grandir au 21ème siècle », organisé par la Mutualité Française Pays de la Loire en collaboration avec les mutuelles du groupe Istya, un atelier a été consacré à l’alimentation du jeune enfant. Elise Delode, diététicienne, donne quelques conseils aux parents afin de mieux cerner les habitudes alimentaires de leurs jeunes enfants.
- Comment faciliter l’introduction d’aliments nouveaux ?
Elise DELODE : Tout d’abord en procédant progressivement et en évitant d’insister sur la diversité et la quantité en même temps. On peut, par exemple, introduire un aliment nouveau par semaine en petite quantité pour voir si l’enfant apprécie. Ou alors, lui présenter l’aliment nouveau avec quelque chose qu’il connaît déjà, pour qu’il l’accepte plus facilement. On dit qu’il faut à peu près 7 présentations pour 1 acceptation. C’est le principe de familiarisation.
- Comment réagir si l’enfant refuse de manger un aliment qu’il connaît déjà ?
E.D : Le refus chez l’enfant lui permet de se positionner par rapport à ses parents. Cela ne signifie pas forcément qu’il ne veut pas manger l’aliment. Il veut montrer qu’il est bien là en tant que personne. Il ne faut pas forcément prendre cette réaction comme un refus par rapport à la cuisinière. Il convient également de poser des règles en lui disant, par exemple : « goûte, avant de dire non, tu vas peut-être aimer ? », « regarde, on en mange tous ! » ou : « c’est sûrement bon tu devrais essayer !». Si l’enfant s’obstine, il ne faut pas le forcer, ni lui préparer autre chose, mais passer à la suite du repas.
Il faut se rappeler qu’il y a un âge où l’enfant refuse beaucoup les nouveaux aliments, c’est la période de « Néophobie alimentaire». L’enfant peut même refuser des choses qu’il appréciait auparavant. C’est une phase normale, qui se situe entre 3 et 8 ans et qu’il faut accepter.
- Quels autres conseils donner aux parents pour faciliter la diversification alimentaire ?
E.D : Les repas doivent se passer dans un cadre chaleureux, empathique et avec une bonne communication pour favoriser l’acceptation d’aliments nouveaux qui peuvent parfois être inquiétants par leurs couleurs, par leurs textures.
Les enfants ont davantage de récepteurs gustatifs que les adultes et quelque chose qui peut sembler assez neutre pour nous, peut paraître plus marqué en goût pour eux. C’est pourquoi il faut réessayer régulièrement. Un enfant difficile est, en fait, un enfant gustativement plus sensible.
On peut aussi cuisiner avec son enfant car cela lui permet d’être acteur et de découvrir toutes les étapes de transformation des aliments. Il goûtera plus volontiers un plat auquel il a été associé.
Par ailleurs, il faut se rappeler que l’alimentation ne doit pas être seulement qualitative et quantitative mais également source de plaisir.
Propos recueillis par Cindelle Gouin.