Quel palmarès pour le sport-santé en Pays de la Loire ?

Article
13 août 2024

L’Observatoire sur le sport-santé a été publié par la Mutualité Française juste avant l’été. Il dresse un état des lieux du sport-santé en France et propose un focus par région autour de quelques données (nombre de licenciés, de structures sportives, de maisons Sport-santé ou de professionnels pouvant prescrire ou accompagner le sport-santé).

Si la région Pays de la Loire ne décroche pas la médaille d’or, elle reste relativement bien placée dans le palmarès des régions sportives. Des disparités sont cependant à relever parmi les cinq départements ligériens avec notamment un point faible : un nombre de professionnels concernés par le sport-santé très souvent en dessous de la moyenne nationale.

Les Ligériens aiment le sport !

Le nombre de licenciés n’offre qu’une image partielle de la pratique sportive. Il reste cependant une donnée de référence pour juger de l’engouement des populations pour le sport. Et les Ligériens s’en sortent plutôt bien : en 2022, la région Pays de la Loire affiche un nombre de licenciés supérieur à la moyenne nationale avec 281 licenciés pour 1 000 habitants, contre 224 en France. Et c’est la Mayenne qui monte sur la première marche du podium avec 315 licenciés sportifs pour 1 000 habitants, suivie de la Vendée (291), de la Loire-Atlantique (290), du Maine-et-Loire (274) et de la Sarthe (236).

Equipements sportifs : médaille d’or pour la Sarthe

Autre élément pour observer la pratique sportive d’un territoire : le nombre d’équipements ou d’installations sportives. Salles de sport, stades d’athlétisme, bassins de natation, bassins aquatiques, courts de tennis, équipements extérieurs et terrains en accès libre, espaces de sport de nature… : les Ligériens disposaient en moyenne de 62 de ces équipements pour 10 000 habitants en 2018, contre 46 en moyenne en France.

A noter que ce sont les territoires les moins urbanisés qui offrent le plus d’opportunités de pratiquer une activité sportive : Médaille d’or pour la Sarthe qui dispose de 87 équipements sportifs pour 10 000 habitants et médaille d’argent pour la Mayenne avec 84 équipements. Le bronze revient au Maine-et-Loire avec 63 équipements, suivi de la Vendée (59) et de la Loire-Atlantique (47).

Des maisons sport-santé inégalement réparties en Pays de la Loire

Les maisons sport-santé ont été créées en 2019. Grâce à un accompagnement spécifique, elles permettent à toute personne (avec ou sans pathologie et quel que soit son âge) de débuter ou de reprendre une activité physique ou sportive adaptée.

En mai 2024, on dénombre 506 maisons sport-santé sur tout le territoire français, soit une moyenne de 5 par région. Les Pays de la Loire restent dans cette moyenne avec 6 maisons sports-santé, mais avec de fortes disparités départementales. Une dynamique de développement des maisons sport-santé est à souligner dans les départements de Loire-Atlantique (9 maisons sport-santé), de la Sarthe (8), du Maine-et-Loire (8). La Vendée (3) et la Mayenne (2) restent quant à elles sous-dotées**.

Pas assez de professionnels de santé pour orienter vers le sport-santé

Les médecins généralistes ou spécialistes sont la porte d’entrée du sport-santé. Au regard de l’état de santé de leurs patients, ils peuvent inciter à la pratique régulière d’une activité physique, voire prescrire sur ordonnance de l’activité physique adaptée (APA) aux patients en affectation de longue durée (ALD).

Que ce soit ici pour favoriser le sport-santé ou pour l’accès plus général aux soins, la densité des médecins généralistes reste insuffisante en Pays de la Loire : 143 médecins généralistes pour 100 000 habitants contre 147 en France en janvier 2023. La Mayenne (109) et La Sarthe (111) restent les départements les moins bien dotés, contre 122 médecins en Vendée, 161 en Maine-et-Loire et 162 en Loire-Atlantique.

Pas assez de professionnels de santé pour accompagner le sport-santé

Si les médecins prescrivent le sport-santé, les masseurs-kinésithérapeutes, les ergothérapeutes et les psychomotriciens figurent parmi les professionnels qui peuvent accompagner les patients dans la reprise de l’activité physique qui a été recommandée * .

Et de nouveau, la sous-dotation des professions paramédicales en Pays de la Loire n’est pas propice à cet accompagnement : 127 kinésithérapeutes pour 100 000 Ligériens en moyenne, contre 150 en France. Seule la Loire-Atlantique se distingue avec 161 professionnels. Et du côté des psychomotriciens, le constat n’est pas meilleur : 17 psychomotriciens pour 100 000 Ligériens en moyenne, contre 22 sur le territoire français.

Quant à la densité d’ergothérapeutes en Pays de la Loire, elle est semblable à celle du niveau national avec 22 ergothérapeutes pour 100 000 habitants. Seule le Mayenne franchit la barre des 22 professionnels, avec 37 ergothérapeutes, alors que la Vendée se situe en dessous de la moyenne avec 18 praticiens.

Un bilan et après ?

Au-delà des focus chiffrés par région, l’Observatoire Sport-santé de la Mutualité Française dresse un état des lieux des pratiques de l’activité physique et sportive en France. Le rapport permet également de mettre en lumière les perceptions des Français au regard du sport-santé grâce à une enquête Odoxa.

De ce travail, la Mutualité Française retient l’urgence à intégrer le sport-santé dans une approche globale de prévention pour lutter contre l’inactivité physique et la sédentarité. Elle formule 10 propositions pour agir autour de 3 grands axes : l’information et la promotion du sport-santé ; l’organisation de l’offre et des parcours de santé ; l’accès à la pratique sur des populations ciblées.

Chacune de ces propositions est assortie de mesures opérationnelles impliquant la Mutualité Française mais aussi les différentes parties prenantes (professionnels de santé, secteur associatif, collectivités territoriales, etc.).

Pour aller plus loin

** Recensement des maisons Sport-santé de l’Observatoire datant de mai 2024 / le dernier recensement de juillet 2024 par l’ARS Pays de la Loire des maisons Sport-santé habilitées fait mention de 11 maisons Sport-santé en Loire-Atlantique et 11 en Sarthe.

* Les intervenants de l’activité physique ou sportive adaptée peuvent également encadrer des patients en sport-santé : enseignants en activité physique adaptée (APA) de la filière universitaire Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) /éducateurs sportifs titulaire d’une qualification ouvrant le droit d’exercer contre rémunération : diplômes d’État , certificats de qualification professionnelle (CQP) ou titre à finalité professionnelle (TFP) / bénévoles entraîneurs, animateurs dans les clubs des fédérations sportives agréées. Leur habilitation est accordée au regard de certaines conditions. (Sources : On y va Pays de la Loire)