Soutenu par la Mutualité Française Pays de la Loire, le programme de recherche Escales sur les risques cancérogènes des métiers portuaires a dévoilé ses conclusions après 18 mois de travaux. Dans le prolongement de ces travaux scientifiques, une exposition photographique sur le métier de dockers visant à sensibiliser le public nantais vient de s’achever.
Après un an et demi de travaux sur les expositions des dockers aux risques de cancer, les chercheurs de l’étude Escales ont présenté leurs conclusions à l’occasion de deux journées de clôture à Nantes les 20 et 21 mars. En parallèle des résultats scientifiques, une exposition de photographies « Dockers : corps à l’épreuve » s’est tenue à la Maison des Hommes et des Technique. Constituée de fonds photographiques privés mis en scène par le Centre d’Histoire du Travail de Nantes, cette exposition a permis au grand public d’approcher de près la réalité du métier de dockers.
99 dockers malades sur 362
Tout est parti d’un triste et alarmant constat mis en évidence par l’association pour la protection de la santé au travail dans les métiers portuaires de Loire-Atlantique (APPSTMP44) : sur les 362 dockers que comptait le port de Nantes/St Nazaire en 1992, 99 ont été atteints de maladies graves, cancers et problèmes cardiaques en tête. 46 en sont morts, dont une vingtaine avant leur 60 ans.
Mieux reconnaître l’origine professionnelle des cancers
Réunissant une équipe de sociologues, médecins du travail et spécialistes de plusieurs organismes partenaires, le projet Escales visait à passer du constat établi par l’association à une production de connaissances scientifiques sur les risques cancérogènes des métiers portuaires. Son objectif : améliorer la reconnaissance et la prise en charge des maladies d’origine professionnelle des dockers et impulser des actions de prévention sur la santé au travail dans les ports. Avec l’espoir que l’expérience puisse servir à d’autres places portuaires en France et en Europe.