Quelle santé demain pour les Ligériens ? C’est à cette vaste question qu’est venue répondre Marie-Sophie Desaulle, directrice générale de l’Agence Régionale de Santé Pays de la Loire, à l’invitation de la Mutualité Française Pays de la Loire, le lundi 23 juin à Nantes.
Mener une politique très volontariste en matière de prévention et promotion de la santé : c’est un des axes majeurs du projet régional de santé qu’a réaffirmé la directrice générale de l’ARS Pays de la Loire, Marie-Sophie Desaulle, à l’occasion d’une table-ronde qui clôturait l’assemblée générale de la Mutualité Française Pays de la Loire, le lundi 23 juin à Nantes.
Favoriser le changement des comportements
« Ce qui conditionne la bonne santé de nos concitoyens, ce n’est pas seulement la présence d’un médecin dans la commune, ou un service de chirurgie à proximité. Nous savons aujourd’hui que les comportements individuels et collectifs conditionnent pour beaucoup l’espérance de vie des populations, il est donc crucial de favoriser l’évolution de ces comportements par le biais d’actions de prévention, et ce dès, le plus jeune âge ». Un axe en résonance directe avec les grandes orientations de la loi santé présentées par la ministre de la santé, Marisol Touraine, quelques jours plus tôt le 19 juin. Au regard du nombre de Ligériens qui adhèrent à une mutuelle de la Mutualité Française, Marie-Sophie Desaulle a insisté sur le rôle majeur que pouvait jouer la Mutualité au travers des programmes de prévention qu’elle déploie en région, en n’omettant pas les populations traditionnellement éloignées des messages de prévention.
Pour un parcours cohérent et « soutenable »
Autre plan d’action pour la santé de demain : assurer un parcours de santé cohérent et sans rupture aux personnes souffrant plus particulièrement de maladies chroniques ou en perte d’autonomie. « Il s’agit d’améliorer la qualité de la prise en charge des personnes mais également d’assurer la soutenabilité de notre système de soins ». Inefficaces pour le patient, les redondances d’examens et les orientations inadaptées ou retardées du patient vers les bons services ont aussi un coût.
Les Pays de la Loire précurseurs
Pour qu’il soit pertinent, le parcours de santé du patient devra pouvoir s’opérer en proximité au niveau d’un territoire de santé. Telle est la vocation des services territoriaux de santé (STS) prévus par la loi santé. « Nous pouvons nous prévaloir d’avoir été précurseurs en la matière, souligne Marie-Sophie Desaulle, notre région est déjà dotée de 56 territoires de santé de proximité avec lesquels nous avons commencé à travailler et qui pourraient être la base des futurs STS ». Le principe du STS : mettre autour de la table tous les acteurs d’un territoire donné pour qu’ils analysent l’existant et élaborent ensemble la meilleure réponse en santé à apporter à une population spécifique.
La santé : une dynamique d’aménagement du territoire
« Nous savons que le plus difficile sera de faire travailler tous les acteurs ensemble, qu’ils soient médecins généralistes, pharmaciens, établissements de santé, du secteur médico-social, acteurs de prévention, enseignants mais aussi décideurs des collectivités territoriales. C’est là une vraie révolution culturelle qui s’offre à nous en sortant la question de la santé du domaine fermé des spécialistes pour l’intégrer dans une logique et une dynamique d’aménagement du territoire».
Répondre à la réalité régionale
A la clef : des contrats territoriaux de santé conclus entre l’ARS et les acteurs du territoire qui s’engageront à déployer des réponses aux problèmes de santé soulevés. « C’est un des éléments fondateurs de la stratégie nationale de santé. On contractualise sur un territoire donné en fonction des besoins de la population ». Pour répondre à la réalité des territoires à travers la contractualisation, l’ARS insiste sur la nécessité d’avoir des interlocuteurs qui soient en capacité de se détacher de leur éventuelle logique nationale et d’adapter leur réponse à une réalité régionale.
Des adaptations nécessaires de tous les acteurs
« L’ARS devra certes disposer elle-même de leviers d’actions pour pouvoir agir encore plus en local, mais les acteurs, dont notamment la Mutualité, devront aussi réfléchir à l’organisation qu’ils pourront mettre en miroir pour disposer de marges de manœuvre pour une réponse santé en région ». Une invitation à la cohérence que le président de la Mutualité Française Pays de la Loire, Daniel Gérard, a fait sienne en rappelant que ce risque de paralysie des réponses mutualistes sur le terrain figurait au rang des préoccupations et adaptations du mouvement mutualiste. En ce sens, le contrat de partenariat en prévention et promotion santé signé entre l’ARS Pays de la Loire et la Mutualité Française Pays de la Loire à l’issue de cette table-ronde peut être un début de réponse. La santé demain en Pays de la Loire ? Une question d’organisation des soins, d’évolution des comportements des populations, mais aussi, et peut-être surtout, de mobilisation et d’adaptation de tous les acteurs ligériens. Message entendu !