Ce mois-ci, la série Portrait de Femmes en Mutualité donne la parole à Élisabeth Savez, l’actuelle secrétaire générale de la Mutualité Française Pays de la Loire.
Depuis toujours, Élisabeth aime comprendre comment les choses fonctionnent. Par exemple, lorsqu’elle occupe son premier poste de responsable de la vie scolaire à Vernon, dans les années 1980, elle prend le soin de lire intégralement la convention collective des salariés de l’enseignement privé… Pour s’apercevoir que celle-ci n’est pas vraiment appliquée à la lettre ! Cette découverte va l’amener à « creuser la question de l’application des textes légaux » tout au long de sa carrière.
Arrivée à La Roche-sur-Yon en 1989, où elle travaille durant vingt-cinq ans au lycée St Joseph (aujourd’hui St François d’Assise), Élisabeth s’engage dans l’action syndicale. « En tant que personnel de droit privé, je voulais faire en sorte que les textes qui nous régissent soient connus et compris de tous. Et veiller à ce qu’ils soient correctement mis en œuvre. En somme, faire appliquer le droit, ni plus, ni moins. ». Elle prend également des responsabilités prudhommales, devient juge assesseur au pôle social de La Roche-sur-Yon et défend une approche pédagogique de l’application du droit. Car si l’injustice la révolte, Élisabeth sait que le problème réside surtout dans la méconnaissance des textes, et qu’une explication claire suffit bien souvent à rétablir le dialogue et à débloquer les situations.
C’est son engagement syndical qui l’amène à s’impliquer en Mutualité : en 2014, elle est négociatrice de branche pour la convention collective des salariés OGEC, chargée notamment d’établir les accords de complémentaire santé. Adhérente Harmonie Mutuelle de longue date, elle y voit l’occasion de s’intéresser de près au fonctionnement du modèle mutualiste. « Moi qui suis particulièrement sensible à la défense du droit, à la représentation des différents points de vue et au dialogue, je ne pouvais qu’être séduite par la gouvernance démocratique qui caractérise le monde mutualiste. C’est la meilleure garantie d’un équilibre respectueux de chacun. »
Toujours portée par cette envie de « comprendre les choses de l’intérieur », Élisabeth rejoint fin 2014 le conseil départemental d’Harmonie Vendée, dont elle est encore aujourd’hui la vice-présidente. Ensuite, « tout est allé très vite » : elle intègre en 2016 le conseil d’administration de la Mutualité Française Pays de la Loire en tant qu’administrateur, puis un an plus tard, elle se voit proposer la mission de secrétaire générale, à la suite de Jean-Paul Jadault.
N’étant pas issue du monde de la santé, la découverte du fonctionnement mutualiste, de ses rouages administratifs et de ses nombreux acronymes n’est pas forcément évidente… Par chance, son arrivée coïncide avec la mise à jour du règlement intérieur selon la trame prévue par la fédération nationale de la Mutualité Française : un terrain sur lequel Élisabeth peut laisser s’exprimer pleinement sa maîtrise des textes réglementaires !
Sa gouvernance lui permet aussi de porter les sujets qui lui tiennent à cœur, comme la prévention – elle est co-référente de la Commission Action d’Harmonie Mutuelle Vendée – ou la défense du modèle mutualiste. « Il faut parfois rappeler aux autorités départementales que nos établissements et services de soins mutualistes dépendent du code de la Mutualité et non de celui des assurances, et qu’à ce titre ils ne sont pas à but lucratif ! »
Si elle applique ainsi avec détermination la feuille de route de la Mutualité Française Pays de la Loire, Élisabeth cultive au quotidien un goût certain pour la discrétion et la simplicité. Admiratrice de Simone Veil, elle voit avant tout dans l’engagement une envie personnelle de contribuer au bien-être collectif : « nul n’est irremplaçable, et l’engagement n’a rien de surhumain : c’est l’envie de chacun de rendre service qui fait que les choses bougent et fonctionnent. »